Réglementation du ramassage des huîtres sauvages
En France, l’huître est un coquillage emblématique, apprécié pour sa fraîcheur et son goût iodé, de la Bretagne au Bassin d’Arcachon.
Derrière ce plaisir gourmand se cache une réglementation stricte, surtout lorsqu’il s’agit des huîtres sauvages. Taille minimale des coquilles, périodes d’ouverture, qualité de l’eau et quotas : autant de règles destinées à protéger la ressource et à garantir la sécurité des consommateurs.
Selon les régions, de la Normandie à la Méditerranée, ces réglementations s’adaptent aux spécificités locales pour assurer la durabilité d’une production qui fait la fierté des Français.
Un cadre national commun à toutes les régions
La France, premier producteur européen d’huîtres, impose des règles générales pour encadrer la pêche sauvage.
Ces règles concernent la taille minimale des coquilles, la définition des zones de production et leur classement sanitaire, ainsi que le respect des périodes de reproduction. Toute huître creuse ou plate prélevée doit avoir atteint une taille suffisante pour assurer sa maturité, ce qui garantit à la fois la durabilité de la ressource et la qualité des coquillages proposés à la consommation. Les quotas journaliers imposés aux pêcheurs amateurs et la stricte surveillance de l’Ifremer s’appliquent de manière uniforme sur l’ensemble du littoral, même si chaque région conserve des adaptations locales.
La Bretagne, bastion historique de l’huître creuse
Des gisements sauvages très surveillés
La Bretagne est l’un des hauts lieux de la production d’huîtres en France. On y retrouve de vastes gisements sauvages où la pêche à pied est traditionnelle. Mais cette pratique est encadrée par des arrêtés préfectoraux qui fixent des dates d’ouverture, des tailles minimales de coquille et des quotas journaliers afin d’éviter la surexploitation.
Dans les Côtes-d’Armor, la taille minimale pour l’huître creuse (Magallana gigas) est de 5 cm de coquille, et pour l’huître plate (Ostrea edulis) de 6 cm. Pour les Côtes-d’Armor, l’arrêté du 29 janvier 2013 modifiant l’arrêté du 26 octobre 2012, apporte toutes les informations nécessaires pour ramasser des huîtres sauvages en parfaite légalité.
Ce document précise que la pêche à pied des huîtres creuses est autorisée du 1er septembre au 30 avril avec un quota de 60 unités par jour pour les huîtres creuses.
Un contrôle sanitaire permanent
L’eau de mer bretonne est soumise à de fortes pressions agricoles et urbaines. Dès qu’une contamination microbiologique est détectée, la préfecture interdit la pêche et la commercialisation. Ces mesures strictes garantissent la fraîcheur et la sécurité sanitaire des huîtres sauvages consommées localement ou expédiées dans toute la France.
La Normandie, entre élevage intensif et pêche encadrée
La puissance exportatrice normande
La Normandie est une autre région phare de la production, avec des dizaines de milliers de tonnes d’huîtres creuses issues de l’élevage. Les huîtres triploïdes y sont couramment utilisées pour répondre à la demande, mais les gisements naturels restent ouverts aux pêcheurs dans un cadre réglementé.
Des quotas précis pour la pêche de loisir
Les amateurs qui ramassent des huîtres à pied doivent respecter une taille minimale et se limiter à un poids autorisé, variable selon les départements. Dans la Manche et le Calvados, par exemple, des quotas journaliers protègent les stocks tout en permettant de perpétuer la tradition de la pêche familiale.
À Ouistreham, un arrêté du 4 septembre 2025 mentionne que la taille réglementaire pour les huîtres (et les moules) est de 5 cm, et que le quota autorisé pour les pêcheurs de loisir est de 5 kg par personne et par jour.
La réglementation de la pêche à pied en Normandie, via l’ARS Normandie, insiste sur l’obligation de respecter les tailles minimales, les périodes de pêche, les zones classées, et les interdictions temporaires lorsque la qualité sanitaire de l’eau est compromise.
La façade atlantique, de la Vendée à la Charente-Maritime
Marennes-Oléron, l’exemple de l’affinage
Dans le secteur de Marennes-Oléron, célèbre pour ses claires, la production repose principalement sur l’élevage. Toutefois, la pêche sauvage de loisir est autorisée, sous réserve du respect des règles nationales. Les panneaux installés le long des plages rappellent aux promeneurs la taille des coquilles et la limite de cinq kilos par personne et par marée.
Ce document « pêche à pied sur Marennes-Oléron » vous donnera tous les informations sont vous avez besoin.
Une réglementation adaptée aux risques sanitaires
Comme ailleurs, la pêche peut être interdite temporairement en cas de pollution. La qualité de l’eau est surveillée en permanence par les autorités sanitaires, et toute dégradation entraîne une fermeture immédiate des gisements pour protéger les consommateurs.
Le Bassin d’Arcachon, un cas particulier

Un équilibre fragile entre nature et production
Avec une production annuelle de 7 000 à 10 000 tonnes d’huîtres, le bassin d’Arcachon occupe une place importante dans l’ostréiculture française. Les huîtres sauvages y subsistent sur certains gisements, mais leur pêche est très encadrée pour préserver l’équilibre écologique du bassin.
Des périodes de pêche strictement définies
Chaque année, la préfecture fixe des dates précises d’ouverture et de fermeture de la pêche sauvage.
Le Parc naturel marin du Bassin d’Arcachon recommande aux pêcheurs à pied de se procurer une réglette de mesure pour connaître les tailles minimales des espèces capturées.
Sur le site ZeGuide, on peut lire :
Huîtres :
Le ramassage est interdit sur tout le bassin d’Arcachon (réservé aux pros) !
Crevettes :
À l’épuisette (mailles de 8 mm)
Palourdes et coques :
Limité maxi à 3 litres par pers dans la limite de 10 litres par navire (attention pêche interdite dans certaines zones et à certaines périodes) Interdite le dimanche.
Palourdes : taille 4 cm minimum. Coques : taille 3 cm minimum
Couteaux :
Taille 10 cm (les enfants adorent les attraper avec du gros sel)
Crabes :
Attention ils pincent !
Nota : pour les ramasseurs de vers, prière de reboucher les trous, cela évite que des gens ou des enfants se blessent (entorse cheville….)
La Méditerranée, un territoire plus marginal mais très surveillé
L’étang de Thau, un site emblématique

La production méditerranéenne est plus limitée que sur l’Atlantique, mais elle reste reconnue pour sa qualité. L’étang de Thau concentre l’essentiel de l’activité. Les huîtres sauvages y sont rares, mais la pêche est encadrée selon les mêmes principes : taille minimale, zones classées et respect de la qualité de l’eau.
Une surveillance sanitaire renforcée
Les eaux de la Méditerranée sont particulièrement sensibles aux pollutions ponctuelles. Pour cette raison, les autorités sanitaires imposent un suivi rigoureux. La pêche sauvage, bien que marginale, reste sous le contrôle des services de l’État pour garantir la salubrité des coquillages.
Conclusion
La réglementation de la pêche des huîtres sauvages en France repose sur un équilibre subtil entre protection de l’environnement, respect des traditions locales et sécurité alimentaire.
Chaque région applique un cadre spécifique adapté à ses gisements et à ses contraintes sanitaires, mais toutes poursuivent un même objectif : assurer la fraîcheur, la qualité et la durabilité des huîtres françaises, qu’elles soient issues de l’élevage ou pêchées à l’état sauvage.
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